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Par Monsieur Paul GOUNAND
Dans l'enceinte du Château de ROSET, en bordure de la route, en face des maisons de Madame RAY-FIESSE et de Monsieur ROUSSET, vous voyez une partie de l'ancienne église qui servit à la célébration du culte de 1770 environ à 1839.
Le cimetière l'entourait mais n'avait que « 7 à 8 pieds de large », soit 2m30 à 2m70. Bien que des réparations y furent faites en 1823, qu'un clocher y fut érigé grâce à une somme de 500 francs (de l'époque) reçue à « titre de faveur de la munificence de sa Majesté le Roi Louis XVIII », en 1821, en 1839 l'église ayant besoin de sérieuses réparations est « interdite » et le 26 juin de la même année, le conseil municipal demande en Préfecture l'autorisation d'en construire une nouvelle plutôt que de la réparer.
L'autorisation préfectorale est accordée rapidement puisque la réunion du conseil municipal du 9 février 1840 nous apprend :
1. Qu'elle est en cours de construction.
2. Que le conseil demande l'autorisation de vendre au profit de la commune le terrain et les matériaux de l'ancienne église.
3. Décide de faire démolir le clocher dont les matériaux sont propres à être de nouveau employés.
4. Que Nicolas GOUNAND, entrepreneur de bâtiments, habitant la commune, est proposé pour la démolition du clocher.
5. Que Monsieur VIEILLE de BESANCON est l'architecte qui a fait les plans de la nouvelle.Toute la paroisse a fait preuve de bonne volonté pour la construction de l'église : 45 cultivateurs avec leurs attelages de bœufs ont fait gratuitement le transport des matériaux (plus de 4000 voitures). D'autres ont ouvert une souscription et ont récolté 1 200 francs. Le desservant lui-même a vendu une partie de son patrimoine et a donné 1 200 francs. Le 10 novembre 1841, Etienne Claude Mario Alfred Baron RENOUARD de BUSSIERES (Maire de la commune) fait « donation et abandon irrévocable » en faveur de la commune du terrain où se construit l'église et où se trouve déjà le nouveau cimetière.
Les travaux furent rapidement exécutés. Il est vrai que dans sa réunion du 10 mai 1840, le conseil municipal désignait les sieurs RATEZ (ancien Maire et pensionné de l'Etat), Nicolas GOUNAND et l'instituteur (nom illisible) pour surveiller les travaux. « Ils s'entendront entre eux pour surveiller alternativement la construction de l'église de manière à ce qu'il y en ait toujours un présent sur les lieux et diriger les charrois et autres travaux, ainsi que le bon emploi des matériaux par l'entrepreneur ». C'est avec les pierres non utilisées que Nicolas GOUNAND fit le petit mur qui entoure l'église et le cimetière.
Pour payer la construction, la commune vendit « un petit quart de réserve de bois lui appartenant » (21.12.1845).
Des dons furent faits pour acheter la pierre et les candélabres du Maître-Autel, le Christ au fond du sanctuaire, les anges, le confessionnal, le lustre, l'ostensoir, le tableau des fonts baptismaux. De plus, le conseil de Fabrique a décidé que chaque place de banc à l'église serait numérotée, mise à l'enchère et adjugée au plus offrant, ceci pour pouvoir aux besoins du culte.
La coutume du pain bénit existait déjà, mais il était taxé suivant les contributions directes de chacun. La consécration de l'église a été célébrée en 1842 par Monseigneur le Cardinal MATHIEU (Jacques, Marie, Adrien, Césaire, Mathieu, par la miséricorde de Dieu et la Grâce du Saint-Siège Apostolique, Cardinal, prêtre de la Saint Eglise Romaine du titre de Saint-Sylveste in capile archevêque de BESANCON).
Grosse cloche faite à Morteau par deux généreux Constant et Emile Bournez, père et fils – 1853 – n° 396
Claude François JOVILAIN est ma bienfaitrice. J'ai été bénite par Monsieur l'Abbé DARTOIS Vicaire Général du Diocèse de BESANCON. Mon parrain est Monsieur Alfred RENOUARD de BUSSIERE et ma marraine est Anatolie de FREMEUR épouse RENOUARD de BUSSIERE ».
Petite cloche faite par François Joseph Bournez de Morteau
Sous le glorieux pontificat de PIE IX et l'Administration de Monseigneur MATHIEU Cardinal-Archevêque de BESANCON. J'ai été bénite par Monsieur CONVERS, curé de ROSET-FLUANS.
Je m'appelle MARIE LOUISE JULIE.
Mon parrain est Monsieur Jules RENOUARD de BUSSIERE
Conseiller à la Cour Impériale de BESANCON, Officier de la Légion d'Honneur, Membre du Conseil Général, Président du Comice Agricole de BUSY. Ma marraine est Marie-Louise RENOUARD de BUSSIERE, Marquise de BONFILS ».Le registre de la Fabrique nous apprend que la marraine de la petite cloche étant absente, Antoinette GOUNAND,de FLUANS, l'a représentée. L'aspect actuel de l'intérieur de l'église est dû à Monsieur l'abbé NELATON, curé de ROSET-FLUANS. Comme il y avait de nombreux vols dans les églises, le conseil municipal décide d'acheter un coffre-fort pour mettre à l'abri les objets précieux. Ce coffre coûtant 400 frs est arrivé le 07.10.1866 (fabricant Monsieur PETITJEAN à PARIS).
La croix du Jubilé date de 1826.
Celle de FLUANS et la vierge en fonte ont été bénites le 25 mai 1862 par le missionnaire BOILLOT, ancien curé de VESOUL (80 jours d'indulgence)
Celle de la CORNE est bénite le 24 mai 1863 (40 jours d'indulgence). L'installation de la vierge dans la côte de ROSET date de 1897 (Mr. A. RAY).
L’histoire du cimetière de Roset-Fluans
J'ai appris par Monsieur Hubert GUERRIER de DUMAST qu'il fût une époque pendant laquelle les morts de FLUANS étaient enterrés à OSSELLE (FLUANS étant une dépendance d'OSSELLE avant 1791). Les anciens savent que les morts de la CORNE étaient enterrés à COURTEFONTAINE. Les convois funèbres empruntaient un chemin que l'on appelle encore aujourd'hui « le chemin des Morts » situé derrière l'ancienne maison DEPREZ, près de la fontaine.
Par la suite, les enterrements se firent à ROSET. Les cercueils venant de la CORNE, de CHATEAU-LE-BOIS, et de FLUANS étaient entreposés au pied d'une croix (celle qui se trouve près de la tombe de l'Abbé SAVARY, je pense) avant d'être présentés à l'église. Mais les cimetières ayant une très petite surface, la population de la paroisse étant importante (549 habitants en 1803 – 471 en 1820), il fallait peu de temps pour que les enterrements en fassent le tour. Aussi, la municipalité demanda à l'Autorité Préfectorale en 1819, puis en 1820 l'autorisation d'acheter des terrains pour faire un nouveau cimetière.
Extraits du registre des délibérations du 1.8.1819 :
« L'usage du cimetière actuel est un vrai scandale public, moins par son emplacement au milieu de la commune, contre toutes les lois, que par sa petitesse et son encombrement… de sorte qu'il suffit de moins de deux ans pour que les enterrements en fassent le tour et qu'on n'y peut point fossoyer pour un enterrement nouveau sans troubler non pas une, mais plusieurs tombes récentes aux dépens l'une de l'autre. Depuis longtemps, il devrait être interdit».
… et celle du 5.1.1820 :
« …le plus souvent, les cercueils sont recouverts moins de terre que d'une grosse gravaille à travers laquelle les miasmes putrides ont une libre circulation»Par Ordonnance Royale du 30.3.1820, l'acquisition des terrains est autorisée et l'acte est passé par devant Maître BILLON, notaire à SAINT VIT le 15 Août 1820. C'est le cimetière actuel. Comme le sous-sol était très rocheux, il fallut opérer plusieurs « défoncements » en 1865, 1894 et 1899.
Presbytères :
Les presbytères sont toujours situés près des églises.
l'ancien : le 27 Germinal de l'An II (avril 1802), la commune a acheté une maison, qui servira de presbytère à Antoine GUEYDAN pour le prix de 1 200 frs. Mais la commune n'en obtiendra la jouissance qu'en 1817 après un procès intenté contre l'héritier d'Antoine, Ange GUEYDAN, qui réclame la maison. Celle-ci est aujourd'hui la propriété de Monsieur ROUSSET (d'après le plan de 1842).
Le nouveau : pour que le prêtre soit plus proche de la nouvelle église, le conseil municipal décide en 1852 d'échanger « la cure, propriété du curé » contre la cure actuelle achetée en 1849 par la commune dans le but primitif d'y installer l'école.
crédit photos : F.Parini